Massif central Un début d’espoir porteur de valeur

Un milliard et demi de litres de lait payés au prix du lait standard sur un total de 2,09 milliards de lait de montagne : le challenge à relever pour le Massif central afin de garder ses éleveurs est colossal. Mais pas désespéré : à l’heure où l’on parle défi environnemental, le lait en montagne a de vrais atouts à défendre (systèmes de production extensifs, place des prairies permanentes, biodiversité…). Encore faut-il les valoriser. Deux initiatives redonnent un début d’espoir. Elles vont dans le même sens : mieux identifier le lait de montagne avec un retour à l’amont.

Contrat tripartite habile avec Carrefour

Tout d’abord, la Coopal (110 Ml, 400 exploitations), coopérative de collecte née de la faillite de Toury, vient de signer un contrat tripartite avec Carrefour et Orlait (filiale de Candia), metteur en marché du lait MDD de  « sa » laiterie, la Société des volcans­ d’Auvergne (filiale de Terra Lacta). Voyez-y une façon habile de la Coopal de forcer la SLVA à mieux lui payer son lait de montagne. À savoir les 30 Ml sur ses 110 Ml livrés, destinés à approvisionner la filière « lait de montagne MDD Carrefour ». Certain que son effort financier irait bien aux producteurs de la Coopal, Carrefour s’est engagé pour trois ans à mieux payer son fournisseur Orlait pour que la SLVA assure à ces 30 Ml un prix de base de 385 €. C‘est le cas depuis le printemps, ce qui permet à la Coopal, qui a repris la facturation, de commencer à un peu mieux rémunérer le lait de ses sociétaires.

L’APLM ambitieuse

L’autre espoir tangible pour le Massif central, c’est la marque Mont Lait, ses résultats prometteurs et son ambition affichée. Propriété­ de l’APLM (Association des producteurs de lait de montagne, 450 exploitations, 150 Ml), Mont Lait générera en 2019, d’après son président, Dominique Barrau, un retour de 3 €/1 000 l grâce aux 10 Ml conditionnés en lait liquide (8,5 Ml), transformés en raclette (1 Ml) ou en beurre (0,5 Ml). « Avec ces trois produits, nous devrions aisément atteindre 15 Ml en 2020, et un retour de l’ordre de 4 à 5 €. » À l’horizon de quatre ou cinq ans, il vise 50 Ml. « Si les leaders industriels du Massif central jouaient vraiment le jeu, on pourrait facilement atteindre 500 Ml. » À bon entendeur…